mercredi 29 mars 2017

DANS LA TROUBLANTE POURSUITE DU SURROMANTISME BLEUNUIT - Secondes tranchées...

COMME DANS DES SOUTERRAINS À LA DOSTOÏEVSKI



Dans la troublante poursuite du surromantisme bleuNUIT,
secondes tranchées...


Boyau - 4.
À Alain Marc.

Il ne NOUS reste aux creux de nos mains qu'un grand vide et l'horreur, la perte du monde. Deux yeux de sang ruisselant sur toutes ces nuits - ces nuits rouges et ces nuits noires - et rien d'autres ! Mais RIEN ! Rien qu'une voix sans gorge qui pleure son chant à la surface du temps.
Hier, aujourd'hui et demain vomir et laisser fleurir la beauté convulsive ; elle sera erratique-sacrée, érotique-dévoilée-partagée, poétique-explosée-détruite, magique-circonstancielle-meurtrière. Finalement surgit toujours le furtif moment où la beauté et le merveilleux arrêtent le souvenir d'un autre moment qui ne reviendra jamais. C'est pareil à une voix sans gorge qui pleure son chant... - À nouveau je le dis - ...sur la surface du temps. De l'Humanité, la fée cachée dans le lac réapparaîtra certainement jamais.
Dans le sang de suie de nos vies, de ces nuits, c'est la troublante tourmente tournante sensation de l'apparition du surromantisme bleuNUIT.

Boyau - 5.
À Konrad Schmitt.

Un embryon flétri s'approche ; d'avance il est déjà tout recouvert des griffures des ronces franches de l'existence qui va déferler sur lui. Il ne sera qu'à la fin des fins qu'un vide blanc - C'était à prévoir dans le rêve bleuNUIT de la vie -.
NOUS ne savons pas qu'il y a à jamais tant et tant à d'inconnus dans la ville où NOUS vivons, en fait plus personne ne reconnait vraiment l'autre personne dans la chaleur d'une soirée d'été abandonnée par une journée trop ensoleillée dans le pic de pollution ; ... - Mais vraiment très, trop ensoleillés ! - ...À la fête foraine totalement inconnus et anonymes des visages dégoulinent de sueur dans la transpiration invisible mais puante des gaz d'échappements automobiles. 

Une apocalyptique chorale adresse à l'embryon : "Arwétt'më chaù ! Ch'ét téripe ! *".
Dare dare ! D'une voix caverneuse, aussi sec la réponse claque hors la bouche de l'embryon flétri : " Inmatabëlmint, indaint chés joers pi chés ainnèyes,quoè qu'i vaù dëvnir mn anmoor ; inmatabëlmint, pindaint chés joérs pi chés ainnèyes ? Pu jamoé edzeur chele T:ére, à cotè d'ti jë n'srey, mi. Ej n'amiclotrè nin tin béck ou-bin t'mënotr, pu janmoé, edzeur chele T:ére. Moé taint quë m'n'anmoér i bat chile ej vaù d-alant, mi to't pian-pian. Pon coére à-conbe mi to't seu', taint quë mn'anmoér i batchile** ".

Puis un grand vide blanc... - C'était à prévoir - ...dans une agonie troublante, la mort flamboyante de l'embryon flétri qui d'un coup dans sa brève arrogance, s'embrasse ; puis un troublant parfum enivrant de surromantisme bleuNUIT nous enveloppe.



Boyau - 6.
À Carole Darricarrère.

Me V'là ! Avec un foutu cimetière dans ma tête, j'arrive... - Au lieu de sous-vivre, pour survivre, ce n'est pas si mauvais que CELA un cimetière dans la tête, comme l'on dit : c'est regarder les choses bien en face - ...Et c'est égale à la beauté immatérielle de la douleur de l'accouchement des mots mais sans les mots. SANS LES MOTS ! AU FEU, LES MOTS ! La grisaille de l'impuissance au final des mots dans le feu bleu, dans le feu rouge et bleu, dans le bleu et le blanc, dans l'incandescence du feu, dans le feu brûlant et blanc, dans la colère du feu, dans le feu du surromantisme bleuNUIT. Les mots dans le feu vers celle, désireuse de rejoindre le rangs des papillons et des abeilles qui prient : lapoésiedoittrouverlabeauté ; en parallèle de celui, soucieux d'éviter les dards des guêpes et les crocs du cobra qui réclame : lapoésiedoitquitterbeauté ; en moi-même, désireux d'alimenter le feu-bleuNUIT, qui pense : lapoésiedoittrouverlabeauté&lapoésiedoittrouverlabeautémêmecombat et je joue en distribuant les cartes du jeu tousnosjourssontunpoème. Puis voilà comme un troublant vent de surromantisme bleuNUIT.

Traductions française des passages en picard chamanique.

*  Regardes moi ça ! C'est terrible !

** Pendant d'interminable jours et des années que deviendra mon amour séparé de moi, pendant d'interminables jours et des années ? Jamais plus sur la terre, je ne serai à tes côtés, ne toucherai ses lèvres ou sa main, jamais plus sur la terre. Mais tant que mon amour survit, je voyage paisiblement ; pas entièrement seul, tant que mon amour me survit, je voyage paisiblement ; pas entièrement seul, tant que mon amour survit.
Extrait de Dorothy, une nouvelle de Constance Fenimore Woolson. 

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