jeudi 16 mars 2017

SANS CESSE LA MER RECOMMENCE... - part 4.

COMME DANS DES SOUTERRAINS À LA DOSTOÏEVSKI


LA MER SANS CESSE RECOMMENCE...
Part - 4.
LE MOD SE REBIFFE !
À Pete Townshend
et Paul Weller

J'arrive par l'autocar magique de la compagnie Townshend.

Sur la fête foraine flottante de Brighton, je déambule léger. J'ai déposé une grosse bombe bien fécale sous le porche d'une chic demeure bourgeoise.  Je claque toute ma monnaie dans les machines à sous. J'y ré-entend : LOVE, REIGN O' ER ME en attendant le retour d'un fils inconnu et improbable, tout en admirant la Mer sans cesse recommencée...

Le long d'une haie sauvage en bordure des dunes, une épave vétuste d'un scooter rouge accidenté m'attendait en rouillant. Je m'allonge, sur le sable, à son côté et jusqu'à la prochaine marée haute, là, alors, je vais le tirer jusque dans les flots de la Mer. Sans cesse la Mer recommencée... Sans cesse la Mer descend, sans cesse la Mer monte. Ronde grise, écume blanche, sans cesse... Au cul du Scooter, un blason de métal usé, érodé par l'air iodé, s'accroche comme un improbable anus béant d'absurdité, ce qui achève de donner à la machine l'allure bestiale et insoumise d' un animal crevé.

Dans mon ombre, je me poursuis en courant après des petits papiers sanglants et à la recherche du détail qui tue - j'adore cette expression -. Maintenant dans la longue et souterraine galerie à la Dostoïevski des fourbes souvenances...  - même si il n'y a plus que 'sous-vivance' - ...je ne suis plus seul car m'apparaît tout le bleu du ciel qui est tout de braises, CELA offre un grandiose crépuscule d'ocres et de feux agonisants qui me remette en mémoire le dernier épisode du feuilleton : Le Prisonnier.

Sans cesse la Mer recommencée... Une musique fantomatique monte de l'horizon et de l'indisciplinée danse des vagues déchaînées sur les flots. D'ocres et de feux agonisants... - Oui, à nouveau je le mentionne puisque c'est tellement grandiose ! - ...le crépuscule habille les lourdes fatigues des hommes ; il offre bientôt aux rêves, de maisons en maisons, à circuler aux creux de nos nuits.

Je repars par l'autocar de la compagnie Townshend et sans cesse la Mer recommence...

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